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November 20-21, 2020, taking place digitally
The conference aims at bridging current academic and societal debates on gender and diversity. With a focus on exchanging knowledge, the conference fosters a dialogue between various understandings of difference, inequality, discrimination and inclusion regarding gender and diversity. The event is designed as a forum of exchange between representatives of universities and non-academic fields, such as politics, business, education, media, arts and will be held in three languages (German, French and English).
In the panel "Smooth and Stumbling - Knowledge sharing on transcultural gender and diversity studies: Olten/Zurich - Fez - Cairo", PRO GED partners reflect jointly on challenges and prospects from our work on transculturality, gender studies in different academic and activist contexts and modes of knowledge sharing.
For a detailed programme of the full conference see www.gender-diversity-knowledge.ch
Qui peut occuper l’espace public ? Et sous quelles conditions ? Qui y a accès ? Et de quelle façon ? Ces questions se trouvent au cœur de travaux qui ont exploré, tant au Maghreb qu’en Europe, la dimension genrée des espaces publics. S’ils ont souligné les contraintes qui pèsent sur les corps sexués et racisés, tout comme les modalités de négociation et/ou de contournement des normes qu’ils peuvent favoriser, ces travaux ont par ailleurs permis de montrer que l’espace public était façonné par des processus d’inclusion et d’exclusion qui reposent, outre le genre, sur des catégorisations multiples comme la sexualité, la classe, la religion ou encore l’âge. Ces catégorisations privilégient et encouragent l’accès de certaines catégories à l’espace public, tout en en excluant d’autres jugées dangereuses et déviantes, ou parce qu’elles sont considérées comme particulièrement vulnérables et en besoin de protection. La construction et la définition de ces catégories varie largement à travers le temps et l’espace et peut donc prendre diverses formes selon les contextes étudiés, d’où l’intérêt de favoriser une perspective croisée qui prenne en compte différents contextes régionaux.
L’objectif de ces journées d’étude est donc de faire dialoguer des chercheuses et des chercheurs qui travaillent sur ce thème dans des contextes géographiques, politiques et sociaux contrastés. En se concentrant sur la variété des formes d’exclusion de l’espace public et en privilégiant une approche intersectionnelle sensible à la complexité des identités et des inégalités sociales et à l’imbrication des rapports de pouvoir, nous proposons de discuter de la diversité de ces catégories exclues de l’espace public, tout comme de la variété des modalités de leur exclusion, et éventuellement de leurs revendications. Pour ce faire, nous prendrons comme angle d’entrée principal, les stratégies mises en œuvre par ces catégories pour occuper l’espace dans les sociétés européennes et maghrébines d’aujourd’hui. A travers cette approche sensible à la capacité des acteurs et des actrices à agir, il nous sera possible d’identifier les processus qui contraignent, voire excluent, ces dernier.e.s de l’espace public, tout en explorant les modalités de négociation et de redéfinition de ces obstacles. L’étude de ces processus nous permettra, plus généralement, de réfléchir aux reconfigurations politiques qui découlent de ces processus.
En partant d’étude de cas empiriques ou d’expériences artistiques, nous explorerons plus concrètement les modalités de négociation de la présence des femmes dans l’espace public par le travail (work), les déplacements (move), la contestation (contest) ou encore l’expression artistique (perform). En portant une attention particulière aux différences sociales, qu’elles soient de classe, d’ethnicité ou de religion, on explorera tout particulièrement les trois questions suivantes : Quelles sont les stratégies qui se développent en lien avec ces différentes formes d’occupation de l’espace et quels types de féminités, de masculinités et de sexualités légitimes en découlent ? Comment sont négociées les formes d’occupation jugées illégitimes et comment les catégories exclues se mobilisent, résistent ou s’accommodent à leur exclusion ? Enfin, quelles sont les formes inédites de citoyenneté qui émergent de ces doubles processus d’exclusion mais aussi de négociation, d’accommodement ou de résistance ?